• Prénom : Salima
  • Profession : Architecte
  • Age : 45
  • Montalbanaise d’adoption

Pensez-vous que la femme occupe la place qu’elle mérite dans l’espace public ?

Malheureusement non, et ce, malgré toutes les avancées qu’a connu la cause féminine. L’espace public tel qu’il est conçu ne permet pas à la femme d’évoluer librement en tant qu’égale de l’homme. Je dirais même que la ségrégation basée sur le sexe qui domine notre société y est favorisée. Ces dernières années, des études en sciences sociales se sont intéressées à la notion de la légitimité des femmes dans l’espace public et au droit à la ville sans parler de genre. Cette discrimination est ainsi toujours d’actualité.

A ce jour, aucun pays au monde ne peut se prévaloir d’avoir atteint une égalité totale en termes de genre. 

 A votre avis, la femme devrait-elle être égale ou complémentaire de l’homme ?

Sans aucune hésitation, je dirais son égale. D’autant plus que l’égalité des genres est un objectif de la Déclaration universelle des droits humains et constitue un des objectifs de développement durable de l’ONU.Cependant, ce plafond de verre existe toujours. A titre d’exemple, il ya moins de 10 % de femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40, et moins de 20 % au Parlement. Plaider pour une complémentarité suppose que l’on soit différent et que chaque sexe ait un rôle prédéterminé à l’origine, basé sur les différences physiologiques. D’où l’importance de l’éducation donnée à nos enfants qui doit déconstruire tous les stéréotypes liés au sexe.

On évoque souvent la disparité salariale. Peut-on parler de violence économique ? 

Effectivement, c’est une violence économique. Selon l’Observatoire des inégalités en France, les femmes seraient, quel que soit leur temps de travail, payées à hauteur de 25% de moins que les hommes. Le genre est le deuxième motif de discrimination dans le monde professionnel. L’une des autres inégalités constatées n’est autre que la proportion de femmes ayant recours aux contrats de travail à temps partiel. Ce recours, qu’il soit choisi ou subi, est le reflet de cette organisation de la société qui ne favorise pas l’épanouissement professionnel des femmes. Je travaille dans le secteur du bâtiment, un secteur à forte dominance masculine où la progression professionnelle des femmes est souvent entravée pour des raisons liées à l’organisation familiale.

Le chemin à parcourir est encore long et notre vigilance ne devra pas baisser, afin que les générations futures puissent s’affranchir de ces inégalités. Michelle Obama avait dit : « Il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femmes ». Je pense que les jeunes filles devraient s’en inspirer. 

 

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